Catherine Dix

Mots : Muriel Françoise Photos : Catherine Dix

Bouteilles ventrues, vases zoomorphes, bougeoirs haut perchés... les objets en céramique de Catherine Dix bousculent les repères du quotidien au bénéfice d’une autre lecture, infiniment plus poétique. Un exercice de style mené haut la main dans son atelier parisien.

Vos céramiques arborent souvent des formes brutalistes, comme des micro-architectures. Est-ce en écho à votre enfance passée en ex-Union soviétique ?

Oui, cette période de ma vie m’a profondément marquée. Je suis restée très attachée à toute l'imagerie qui pouvait me la rappeler, notamment celle de l’architecture brutaliste. J’ai aussi baigné dans le monde de la construction toute mon enfance dans les années 70, car mes parents avaient une entreprise de stockage de matériaux industriels. J’ai grandi en voyant mon père tracer sur sa grande table à dessins des plans complexes que je trouvais très beaux.

Comment modelez-vous vos vases, coupes et sculptures ?

Je travaille à l’instinct sans esquisses préalables. J’ai recours à différentes techniques selon la terre que j’utilise et le rendu que je souhaite donner à mes pièces. Elles vont du tour au colombin au travail à la plaque en passant par l’estampage.

Depuis un moment, vous faites sortir de terre d’étranges bouteilles. Qu’est-ce qui vous a portée vers cet archétype ?

Si l’architecture et la forme m’intéressent par-dessus tout, je ressens par ailleurs dans ma pratique le besoin de graviter autour d’objets concrets, du quotidien. Cela donne des bouteilles assez peu fonctionnelles, comme des sculptures. Évoluer dans une zone aux contours indéfinis, où je ne suis ni tout à fait artisane ni à proprement parler sculptrice, est une idée qui me plaît.

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