Chez Téta

Mots : Muriel Françoise Photos : Alex Lesage

Le café libanais Chez Téta, à un jet de pierre de la maison de Leonard Cohen, à Montréal, rend hommage à la grand-mère du chef Antoun Aoun. On peut d'ailleurs admirer le visage de celle-ci sur l'enseigne qui se détache sur le mont Royal au loin, et les tasses qui accueillent des breuvages parfumés à emporter. Aidé de sa blonde Mélodie, nutritionniste, Antoun propose une carte courte, mais léchée de mets traditionnels réconfortants dont des manouchés garnis d’épices zaatar ou de kafta, un mélange de viande, persil et oignons qui se dégustent pliés ou roulés dès leur sortie du four venu du Liban. Ou encore des salades fattouche croustillantes ou des taboulés à partager avec des trempettes de hummous ou de baba ghanouj.

Avec sa grande table d'hôtes et ses chaises Thonet, le décor conçu par le bureau d'architecture Ivy Studio encourage la convivialité comme dans un village libanais. Il invite aussi à se poser pour observer la rue grouillante de vie en se régalant de plats aux saveurs du sud. Le bon plan : repartir avec des triangles aux épinards à réchauffer pour prolonger le plaisir à la maison

227 Rue Rachel Est, Montréal
cafechezteta.com

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Shay

Mots : Muriel Françoise Photos : Alex Lesage

Nouvelle halte gourmande en ricochant du centre-ville de Montréal aux berges du canal Lachine, le Shay (« thé » en arabe) transporte dans les plaines du désert du Moyen-Orient aux couchers de soleil envoûtants. Ce cadre dépaysant aux teintes minérales, signé Ivy Studio, sert de scène créative au chef d’origine libanaise Joseph Awad. Dans un joyeux cocktail d’influences, il marie des classiques tels que le houmous, le baba ghanoush ou le mouhamara à des plats aux saveurs italiennes, françaises, asiatiques et sud-américaines.

Dans un lendemain qu’elle rêve plus convivial, l’équipe du Shay devrait proposer des plats à partager sur place avec les mains, des brunchs libanais réconfortants et un tea time baigné de douceurs. En patientant, quelques mets peuvent déjà être emportés ou livrés en ville dont une sélection de sandwiches et de mezze. Un bon prétexte pour filer admirer le comptoir rappelant la splendeur des canyons libanais de Venosa Painting et les lampes au pied de terracotta des artisans québécois Jacques et Anna. Le voyage commence là.

1414 Rue Notre-Dame Ouest, Montréal
shayexpress.com

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Le Mile End d'Isabelle Arsenault

Mots : Muriel Françoise Photos : Sylvie Li

L’illustratrice montréalaise Isabelle Arsenault distille de la poésie dans chacun de ses livres grâce à un trait délicat. La série La bande du Mile End, dont elle est aussi l’auteure, exprime avec tendresse son amour pour sa ville. Rencontre et balade à travers ses adresses coups de cœur dans un quartier haut en couleur.

Tu vivais jusqu’il y a peu dans le Mile End. Qu’aimes-tu dans ce quartier ?

Oui, nous avons quitté notre appartement du Mile End au printemps dernier. J’aime surtout l’esprit communautaire qui l’anime. On y trouve beaucoup d’artistes et de jeunes familles de différentes origines, souvent bilingues et écolos. Il y a également une belle variété de commerces, des librairies aux boutiques design. C’est un mélange hétéroclite à l’image de Montréal avec un bouillonnement culturel très inspirant. Les nombreuses ruelles, qui quadrillent le quartier, permettent aussi aux enfants d’y jouer en sécurité.

De quelle façon le quartier a-t-il inspiré ta série La bande du Mile End dont deux albums ont été publiés aux éditions de La Pastèque ?

J’ai grandi à Sept-Îles (sur la Côte-Nord du Québec), près de la mer. La plage était mon terrain de jeux. Lorsque nous avons décidé d’installer notre famille dans le Mile End, la ruelle me semblait triste en regard de ce que j’avais connu. Mais j’ai vu mes deux fils y inventer des histoires, et s’évader de cet univers gris. Ils ont d’ailleurs inspiré les personnages d’Albert et de Tom qui retrouvent leurs amis dans la ruelle au bout de la cour après l’école.

Peux-tu nous présenter la série en quelques mots ?

Elle met en scène une bande de copains qui se réunit dans une ruelle pour jouer et imaginer des aventures. Chaque livre fait découvrir un personnage et son univers. Tout repose sur l’imagination. Le décor est très minimaliste avec l’utilisation de deux couleurs fortes complétées de teintes neutres. Pour le deuxième album, La Quête d’Albert, le vert eau et l’orange ont été inspirés par la mer et un coucher de soleil d’été sur une toile abandonnée dans la ruelle.

Cette toile, qui sert d’horizon à Albert, grand lecteur à la recherche d’un moment de tranquillité, existe-t-elle ?

Oui, j’ai trouvé un jour dans une ruelle près de la maison un tableau avec un coucher de soleil que j’ai photographié et conservé dans mes notes. On découvre souvent toutes sortes d’objets de ce genre dans le quartier.

Qui sera le héros ou l’héroïne du prochain album attendu en février prochain ?

Il s’agira de Maya, une petite fille qui met en scène une pièce de théâtre féministe pour laquelle j’ai choisi un rose fuchsia.

Comment se dessine l’été de ta famille en cette année particulière ?

Nous allons sans doute rester à Montréal. Je travaille notamment sur la quatrième histoire de la série La bande du Mile End et sur un autre livre avec l’auteure Fanny Britt qui doit sortir cet automne. Nous avons prévu de faire un jardin dans notre cour. Nous allons aussi découvrir notre nouveau quartier de la Notre-dame-de-Grâce, et faire des balades au Canal-de-Lachine tout proche. Et, bien sûr, retourner dans le Mile End pour voir nos amis.

isabellearsenault.com
La Quête d’Albert, La Pastèque.
Albert’s Quiet Quest, Penguin.

LES BONS PLANS D’ISABELLE DANS LE MILE END

POUR SE BALADER

La rue Waverly. « Pour ses très belles maisons avec des petits balcons fleuris. »

La ruelle Clark, entre les rues Saint-Urbain et Clark, et Bernard et Saint-Viateur. « Derrière notre ancien duplex, où jouaient nos fils, et où se passent les aventures de La bande du Mile End. »

L’église St Michael and St Anthony. « Avec ses briques pistache, un point central du Mile End. »

POUR MANGER

Le Butterblume. « Un café-épicerie, où j’ai fait des lancements de livres, qui propose de délicieux plats frais, de beaux objets pour la maison et des fleurs. » café au 5836 Boulevard Saint-Laurent et épicerie-traiteur au 5830 Boulevard Saint Laurent. lebutterblume.com

Cheskie. « Une boulangerie juive avec des mini croissants à la vanille dont raffolent mes fils. » 359 rue Bernard Ouest.

Kem Coba. « Pour sa glace au chocolat 72 %. Une tradition malgré la longue file d’attente. » 60 avenue Fairmount Ouest. kemcoba

Wilensky. « Une institution à Montréal aux délicieux sodas maison. Le lieu des premiers lunchs entre copains de mes fils avec les mamans à une autre table. » 34 Avenue Fairmount Ouest. wilensky

Larry’s. « Du même propriétaire que la boucherie Lawrence voisine. Des plats simples avec des ingrédients de qualité. Parfait pour un verre entres amis. » 9 avenue Fairmount Est. lawrencemtl.com/larrys/

Brioche à tête. « Les meilleures brioches, viennoiseries et quiches de Montréal. » 107 avenue Fairmount Ouest. briocheatete.ca

Pizzeria Magpie. « Un lieu sans prétention parfait avec ou sans enfants pour de bonnes pizzas au feu de bois. » 16 rue Maguire. pizzeriamagpie.com

POUR BOIRE

Pastel Rita. « Un café coloré où l’on peut boire de bons cocktails, et qui met en valeur des créations d’artisans québécois. » 5761 Boulevard Saint-Laurent. pastelrita.com

Bar à vin Parasol. « Derrière le restaurant Maïs, ouvert seulement l’été. On peut y manger des grillades cuites sur un barbecue dans la ruelle accompagnées de vins nature. » 5439 Boulevard Saint-Laurent. parasolbaravin.com

Café Falco. « Un café zen, d’inspiration japonaise, où j’aimais m’installer pour écrire lorsque je vivais dans le quartier. » 5605 Avenue Gaspé. cafefalco.ca

POUR MAGASINER

Drawn & Quarterly. « Une librairie avec une belle sélection de livres pour enfants et de romans graphiques pour adultes où l’on peut passer beaucoup de temps. » 211 rue Bernard Ouest et la Petite Librairie D+Q, 176 rue Bernard Ouest. drawnandquarterly.com

Boucle et papier. « Pour de très beaux articles de papeterie. » 5183 Boulevard Saint-Laurent. boucleetpapier.com

Style Labo. « Un magasin d’objets vintage. J’aime l’ambiance, les propriétaires un peu bohèmes, l’odeur... J’y ai notamment acheté une table à dessin. » 5595 Boulevard Saint-Laurent. stylelabo-deco.com

La Pastèque. « La librairie de mon éditeur avec une galerie, où sont exposées des planches originales, de la papeterie et des animations pour les enfants. » 102 Avenue Laurier Ouest. lapasteque.com

Raplapla. « Une boutique-atelier de jouets. J’aime beaucoup sa propriétaire Erica, une femme aux idées inspirantes avec qui j’ai eu la chance de collaborer. J’y ai acheté beaucoup de poupées en chiffon pour moi. » 69 rue Villeneuve Ouest. raplapla.com

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La Cantine

Mots : Muriel Françoise Photos : Clément Pascal

Avant, on allait à Bushwhick pour voir les murales wild du quartier le plus cool de Brooklyn, et dévorer une pizza chez Roberta, de préférence dans la cour au milieu des familles bobos du coin. Depuis le printemps dernier, on y va aussi pour se régaler à La Cantine, une luncheonette ouverte par la Française Ioana Hercberg, qui s'amuse à composer avec le meilleur des deux mondes.

Les vraies stars de cette adresse léchée ? Les quiches surprises (comté-champignons, frittata…) accompagnées de salades belles comme des natures mortes. Le tout dans une vaisselle chinée à Palm Springs par Ioana et la designer Sophie Lou Jacobsen qui a concocté un décor aux saveurs italiennes inattendu pour ce diner à la française logé dans une ancienne épicerie. Gros coup de cœur pour les chaises multicolores du Studio Sayso, le luminaire perle de Ladies & Gentleman et les bouquets flamboyants de ce nouveau repaire des créatifs de Big Apple. Une adresse de goût(s) !

60 Saint Nicholas Avenue, Brooklyn
@lacantinebushwick

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